La cliente qui n’est « Jamais Assez Bien » et la Technique du Mur de Briques
Bonjour à tous,
Avec cet article bien écrit Rehana Webster, de Nouvelle Zélande, nous présente, étape par étape, sa démarche pour trouver un problème de fond de sa cliente, et cela est très instructif. Puis elle entre dans les détails et les finesses de sa Technique du Mur de Briques. Cela permet aux clients d’avoir une vue globale du processus complet. Les étudiants sérieux en EFT trouveront certainement cela utile.
Bien amicalement, Gary
Par Rehana Webster
Début Janvier j’ai reçu un appel de Jackie (ce n’est pas son vrai nom). Elle voulait un rendez-vous dès que possible. Elle a dû partir à l’hôpital le premier de l’an, car elle souffrait de douleurs aigues dans la poitrine. Elle me dit que c’était une crise d’angine de poitrine causée par le stress qu’elle avait, à l’idée de recevoir sa famille, pour la traditionnelle fête du Nouvel An.
Au début de la séance j’ai demandé à Jackie de me dire ce qui avait conduit à cette crise d’angine de poitrine (récolte d’informations). Elle me raconta que toute la famille était chez elle et elle était extrêmement stressée de devoir confectionner un grand repas de fête. Le stress survint lorsqu’elle sentit qu’elle ne pourrait pas s’en sortir et elle éprouva des douleurs dans la poitrine. Une ambulance l’emmena à toute allure à l’hôpital. Le médecin qui l’examina lui dit que son cœur n’avait rien et que sa douleur dans la poitrine n’avait pas de cause physique.
J’ai demandé à Jackie si elle avait éprouvé du stress à d’autres moments de sa vie. (Faire rechercher au client, au fil du temps, les évènements similaires du passé). C’est à ce moment que j’ai introduit l’exercice du MUR DE BRIQUE. Voir ci-dessous). Oui, me dit-elle, elle s’était sentie stressée TOUTE SA VIE sans raison (état habituel). Je lui ai demandé s’il y avait une cause émotionnelle quelconque à ce sentiment. (Identification des sentiments).
« Non », me répondit-elle, « J’ai toujours été stressée, avec le sentiment de n’être JAMAIS ASSEZ BIEN (JAB). Alors je lui ai demandé s’il y avait des circonstances particulières qui la stressaient (recherche de déclencheurs, d’empreintes et d’EVENEMENTS SPECIFIQUES). « Non », répondit-elle, « Je me sens toujours JAB, et c’est mon sentiment dominant dans mes retations, pour mon premier mariage, mon second mariage et mon troisième mariage ! ET avec mes parents ! » (approche du problème de fond – retour aux évènements de l’enfance).
« Qu’y a-t-il, concernant vos parents ? » lui demandai-je (m’orientant dans la direction d’un premier traumatisme). C’est alors qu’elle « cracha le morceau » avec une véhémence qui nous surpris toutes les deux. « Je ne me suis jamais sentie assez bonne depuis mes quatre ans et je ne le pardonnerai jamais à mes parents ! » (Nous tenions l’EVENEMENT SPECIFIQUE).
« Voulez-vous m’en parler Jackie, car cela semble très significatif ? (Technique du film). Quel est le niveau d’intensité que vous donneriez à vos émotions pour cet évènement ? (Faire estimer l’intensité de l’émotion concernant l’évènement), elle me répondit « 10 ! ».
Jackie me raconta qu’à 4 ans, elle était tombée du pommier de sa grand-mère et s’était cassé le bras. L’hôpital se trouvait à 2 heures de voiture de là, et comme ils n’avaient pas d’auto les voisins les ont tous conduits à l’hôpital. A l’hôpital les parents de Jackie lui ont dit qu’ils reviendraient quelques heures plus tard pour la ramener avec eux. Ses parents ne sont pas revenus ce jour-là, et, ce qui ajouté l’insulte à la blessure, ils ont envoyé le lendemain un autre ami la prendre à l’hôpital. Elle avait pleuré quand l’infirmière lui avait dit que ses parents ne viendraient pas la chercher ce jour-là. Jackie était bouleversée et furieuse contre ses parents qui lui avaient « menti ». Elle ne leur avait jamais pardonné et depuis ce moment-là elle avait toujours ressenti qu’elle n’était JAMAIS ASSEZ BONNE.
Elle n’était JAMAIS ASSEZ BONNE parce qu’elle se comparait à sa sœur, celle-ci avait une maladie mortelle qui pouvait l’emporter et était souvent hospitalisée. Ses parents restaient TOUJOURS à l’hôpital avec elle et ne l’y laissaient jamais seule. Du point de vue de Jackie, qui avait 4 ans, il était évident qu’elle n’était pas assez bonne si ses parents avaient pu l’abandonner à l’hôpital avec le bras cassé.
Jackie fut très surprise de l’intensité de ses émotions et ses souvenirs étaient vifs et précis. Cependant, après que nous ayons appliqué l’EFT à cet incident, elle fut stupéfaite de le voir désormais d’un nouveau point de vue, sans jugement pour ses parents, sa sœur, ni elle-même.
La séance se termina par une séquence de tapotements :
« Même si j’ai été émotionnellement meurtrie et brisée, je pardonne à mes parents de ne pas avoir pu tenir leur promesse et de m’avoir laissée à l’hôpital, mais ils faisaient de leur mieux étant données les circonstances, et je ne suis pas morte de mon bras cassé».
La Technique du Mur de Brique
Avez-vous des clients qui ne peuvent pas trouver d’évènements spécifiques sur lesquels travailler ? Ils viennent avec un état émotionnel général et ils ne semblent pas arriver à lui trouver un lien avec des faits précis. Ils ont beau faire des efforts pour y arriver, ils n’ont pas accès à leurs expériences spécifiques ou bien ils ne parviennent pas à voir un lien entre ce qu’ils ressentent et des traumatismes anciens.
J’utilise la technique suivante, très simple : elle leur offre une support qui leur permet de s’impliquer et d’aller jusqu’au bout. Je l’appelle le Mur de Briques.
Supposons qu’un client ait un sentiment général de n’être « Pas Assez Bon » (PAB). Je lui demande d’imaginer que son état présent est comme un grand mur de briques. Je l’invite à regarder ce mur et à observer les émotions qui s’en dégagent.
Ensuite je dessine le croquis d’un mur de briques. Il y en a un certain nombre de rangées et chaque rangée comporte un certain nombre de briques (c’est comme un diagramme). Je lui demande d’imaginer que certaines briques représentent des évènements négatifs de sa vie qui ont contribué à son état de négativité généralisée de PAB. La rangée en bas du mur étant la première année de sa vie, la seconde rangée, sa deuxième année, et ainsi de suite.
Je lui demande de mettre des étiquettes sur les briques. Il est évident que les briques du bas du mur datent du tout début de sa vie. Il n’est pas nécessaire de mettre une étiquette sur toutes les briques. Je demande également au client de remarquer que certaines briques du rang inférieur ont un rapport avec certaines briques des rangs supérieurs. Il peut y avoir toute une succession d’évènements qui monte jusqu’en haut du mur et qui a commencé par des évènements- problèmes de fond, ou des empreintes dues à un conditionnement et à l’éducation.
De quoi le client a-t-il besoin pour démolir ce mur de PAB ? Le mur peut être haut, solide et impossible à déplacer. J’explique la logique qu’il y a à ôter quelques briques de la rangée du bas : cela affaiblit considérablement le mur.
Chaque brique que le client traite avec l’EFT affaiblit la structure du schéma mental et interrompt les réactions installées. Le client se met à reprogrammer son cerveau en modifiant la biochimie qui correspondait au schéma existant de PAB.
Je lui demande d’imaginer que les briques sont des évènements, que le mur représente son état général émotionnel et l’EFT le marteau pneumatique qui va faire sauter les briques, donc affaiblir le mur et le faire tomber. Ce qui se fait le plus souvent sans effort !
Rehana Webster
Article du site de Gary Craig www.emofree.com/articles2/not-good-enough.htm traduit par Martine Mauvais pour le site de Geneviève Gagos, www.Technique-EFT.com