La phobie de l’avion, une phobie qui peu être complexe.
À la veille des vacances, certains s'apprêtent à prendre l'avion la boule au ventre. D'autres y ont même déjà renoncé pour ne pas être confrontés à cette peur terrible de s'écraser, de devoir lâcher le contrôle, de faire une totale confiance au pilote, de se retrouver dans un espace réduit au-dessus d'un vide de plusieurs milliers de kilomètres à la merci des trous d'air et de plusieurs autres aspects qui entacheraient leur séjour.
Qui parmi vous, ressentez déjà un léger malaise à la simple lecture de ce début de courrier ?
Pour ceux-là, faites une petite pause, pour repérer dans votre corps à quel endroit se manifeste ce mal-être et prenez un instant pour le tapoter.
« Même si j'ai cette [ grosse boule dure à l'estomac ] en lisant ces quelques lignes, je m'accepte comme je suis… »
À la place de [ grosse boule dure à l'estomac ], vous mettrez votre propre ressenti.
Bien sûr, cette simple ronde sur un symptôme n'aura pas raison de votre peur ou même de votre phobie de l'avion, mais vous pourrez au moins lire la suite de l'article qui pourrait réellement vous apporter quelques pistes de travail.
Quand Cécilia a demandé à me voir pour écrire un article sur la phobie de l'avion, quelle n'a pas été sa surprise lorsque nous avons découvert qu'en réalité, ce n'était pas de l'avion d'ont elle avait peur, même si les symptômes se manifestaient dès qu'elle pensait prendre un avion.
Après un questionnement minutieux sur son ressenti à l'idée de prendre l'avion, les circonstances dans lesquelles ont débuté les troubles, l'avion n'était finalement que l'instrument qui l'emmenait loin de sa famille, de ses amis, de ses repères alors qu'elle avait décidé de partir faire ses études à l'autre bout du monde.
La première difficulté est apparue alors qu'elle repartait après avoir passé les vacances de Noël dans le cocon familial, pour cet endroit où elle se demandait encore quelle idée elle avait eu de s'engager dans un truc pareil…
Les quelques rondes sur les symptômes nécessaires pour qu'elle ait une idée de la technique de base de l'EFT, ont d'ailleurs bien confirmé, avec une évaluation qui descendait lentement (7 ; 5 ; 3), que le problème se situait ailleurs que dans l'avion lui-même.
Dans son cas, il est évident qu'il lui faudra aborder sa peur de se retrouver seule loin de ses repères qui bien entendu, s'est engrammée dans sa petite enfance... mais il ne s'agissait pas d'une consultation ici.
Et quand vous avez la phobie de l'avion alors que vous n'avez jamais pris l'avion jusque-là ?
L'origine d'une phobie de l'avion peut être retrouvée dans l'expérience d'un avion imaginaire, vécue en serrant les dents alors que les adultes riaient à gorge déployée.
Je me souviens de cette femme d'une quarantaine d'années qui ne pouvait prendre l'avion alors qu'elle n'était jamais montée dans un avion… Argh ! D'où cela pouvait-il bien venir ?
Il faut se rappeler qu'en EFT, on recherche un ressenti qui va mener à un événement et non un événement qui émergerait comme ça, sans en vérifier sa cohérence avec le problème vécu aujourd'hui. Même si le subconscient peut faire remonter des événements liés de près ou de loin au problème que l'on travaille, ce peut être seulement un « événement-conséquence » qui ne ferait que découler de l'événement d'origine. Dans ce cas, le traiter n'apporterait pas la solution à la demande initiale. Par contre traiter l'événement d'origine l'apaiserait durablement et modifierait également le ressenti lié aux conséquences qui en ont découlé.
En remontant son ressenti, nous sommes arrivées à cette petite fille qui avait « atterri » dans les bras de son oncle, un géant de deux mètres, alors qu'elle n'avait que 3 ans. Il la faisait « voler » en tournant sur lui-même, la tenant par un bras et une jambe, faisant quelques montées et descentes pour imiter l'avion. Les adultes qui fêtaient le mariage d'une de leur cousine n'avaient pas perçu sa détresse. Elle n'avait donc reçu aucune compassion à ce sujet. Et c'est cet avion-là qui l'avait empêchée de prendre l'avion, le vrai, depuis toutes ces années.
Là non plus, vous n'auriez eu aucun résultats probants en ne travaillant que sur les symptômes, à moins de persister durant plusieurs mois à retravailler chaque aspect qui remonterait pour en adoucir le ressenti jusqu'à retracer un nouveau chemin neural.
Et si vous n’avez pris l’avion que tardivement ?
Puis il y a eu Caroline qui devait s'envoler pour le Brésil et se sentait mal rien que d'y penser. Sa première expérience de l'avion remontait alors qu'elle avait 20 ans… Elle était déjà beaucoup trop vieille pour moi pour que cela puisse venir de là. Il y avait forcément quelque chose avant.
Là aussi c'est le ressenti qui nous a menées tout droit vers la résolution de son problème dont l'origine se trouvait à l'arrière d'une voiture conduite par son papa.
Un papa très colérique, qui ne supportait aucune gêne sur la route au risque de se lancer à la poursuite des contrevenants de ses propres lois.
C'est d'ailleurs une de ses nombreuses courses-poursuites qui avait traumatisé la petite Caroline ne voyant plus que la portière rouge de la voiture qu'ils allaient taper de plein fouet après une interminable glissade… oui, comme celle que l'on peut ressentir au décollage lorsque les roues viennent juste de quitter le sol.
Là encore il ne s'agissait pas de rechercher le même type d'événement, mais le même ressenti qui lui, réactivait inlassablement cet événement de la petite enfance.
L'EFT est effectivement très simple car elle utilise toujours le même protocole, mais elle est loin d'être simpliste et quelques fois les petits « tape-tape et puis voilà ! » ne suffiront pas à vous apaiser, même sur l'instant, surtout lorsque vous passez à côté du ressenti.
Geneviève Gagos
Praticienne/Formatrice/Superviseure en EFT
Directrice de l'École EFT France